PHASE 2 :
J'ai oublié de le préciser dans la phase 1 :
A chaque Phase, ce ne sera pas le même narrateur qui parlera. Dans la phase 1, c'était le personnage principal, à présent, un autre garçon va prendre la parole.
Je vous laisse découvrir la suite.
Bonne lecture ! ;)
Tic... Tac...
Je reconnais ce son monotone... C'est celui de ma montre à gousset...
Rah, j'ai un de ces maux de tête... Mais oui, je me souviens ! Le Diable, les Taïks, les gangs, les... LE DEFI !!!
Je me levais en sursaut. C'était encore la nuit. Avais-je fais un rêve ? Non. Je ne me souvenais de rien mis à part de cela, ainsi que les paroles que j'avais prononcé la veille :
<< Je relève le défi. >>
Je me levai lentement et commençai à inspecter les environs ; à première vue, je me trouvai dans une ruelle sans issue. A la lueur de la Lune, je distinguai des corps allongés au sol, six en tout. Avec moi, sept. On était donc déjà repartis en gang. Pff... Six boulets à supporter... Quelle misère. Je commençai par tous les examiner. Alors, voyons voir... Deux gamins, les jumeaux que j'avais devancé, le gars encapuchonné qui était devant moi et une prostituée en porte-jarretelle, qui ne semblait pas réellement dormir... Ouais... Je ne pouvais pas tomber mieux...
Mais quelque chose était étrange. Les Taïks. Je ne ressentais aucun changement particulier en moi... Mis à part ma vue qui semblait s'affaiblir considérablement depuis mon réveil. Cela aurait pu être une simple impression dans la nuit, mais je ressentis une vive douleur dans l’œil droit comparable à celle que j'aurais eue si on plantait une aiguille à l'intérieur. Je mis ma main sur mon œil et grimaçai... Maintenant, j'en étais certain, j'allai perdre l'usage de mon œil. Tss... Ça doit être lié au Diable. Il devrait donc arriver la même chose aux autres.
Je m'adossai au mur en attendant que l'un d'entre eux se réveille. Je n’eus pas à patienter longtemps. L'encapuchonné s'était levé en me tournant le dos. Je ramassai mon haut-de-forme tombé à terre, le remit sur ma tête, m'avançai vers lui, et m'arrêtai à sa hauteur. Il se retourna brusquement. Assez jeune, il devait avoir quatorze ans. Il portait un sweat à capuche avec, dessiné dessus, deux grands yeux allongés assez étranges en décoration. Son short avait deux coupures du côté gauche. Mais quelque chose me frappa sur son visage ; le blanc de ses yeux virait au noir.
- Enfin réveillé, commençai-je finalement.
-Qui... Que s'est-il passé ?...
- Le défi a commencé. Et... Qu'est-ce que c'est ?
Je remarquai qu'il tenait un rouleau de parchemin scellé à la cire rouge sang.
- Ça ? Aucune idée
- Comment l'as-tu eu ?
- Je ne sais pas, il était déjà sur moi.
- Ne l'ouvre pas pour le moment.
C'était la prosti... La fille au béret, disons plutôt... qui avait prit la parole.
- Tu fais semblant de dormir d'une façon médiocre, tu sais ? interviens-je.
- Que veux-tu ? Je ne suis pas une comédienne née...
- Pourtant, il va bien te falloir cette qualité pour survivre à présent.
Une nouvelle voix s'éleva derrière nous, vite suivie d'une autre presque identique :
- Rah, à peine levés, vous parlez déjà de survivre ?!...
-... Ouais, posez-vous des questions plus existentielles du genre : "Quand est-ce qu'on bouffe ?!"
Les jumeaux.
- Tiens, je n'aurais jamais pensé vous dire ça un jour, mais excellente question !
J'étais affamé, je me demandais combien de temps s'était réellement écoulé entre la convocation du Diable et mon réveil...
- Une fois que les deux derniers seront réveillés, répliqua l'encapuchonné.
Tout le monde se tourna vers les deux petits corps toujours endormis : un garçon en short, T-shirt, et bonnet en laine sur la tête avec
des rollers aux pieds. A côté de lui, une fillette dont les vêtements étaient comparables à ceux d'un clown avec deux couettes. Ils avaient certainement le même âge... (Même si le garçon était un peu plus grand et la fille avait un air plus enfantin.)
Je pris la parole :
- Comme toujours, c'est les gosses qui font chier le monde...
Je m'avançai vers eux et donnai un coup de pied dans le ventre du garçon aux rollers, qui se réveilla en vociférant :
- Hé, mais ça va pas la tête ?! D’où tu me frappes toi ?! (wesh)
- Debout. J'ai faim. Et ça s'entend.
- J'm'en fiche ! Et puis d'abord, je dormais bien, moi !
- Rien à faire.
J'ignorai complètement ses protestations et me tournai vers la petite fille ; je lui criai dessus :
- Allez debout ! Tu vas te bouger, oui ?!
- Hé ! Le chapeauté ! intervient le gosse à rollers. Pourquoi tu la frappes pas, elle ?!
- Parce que c'est une gamine ! répliquai-je.
(C'est du sexisme, ça !)
- C'est pas comme ça que tu vas la réveiller... dis la fille au béret en râlant. Son œil droit était rouge et elle le fermait à moitié, mon hypothèse se révélait juste.
Mais j'en avais assez, on avait perdu beaucoup trop de temps, mon estomac protestait. J'attrapai la petite endormie et la portai sur mon dos.
- Bien, maintenant, on va chercher à survivre. Je ne veux aucun commentaire. Et arrêtez de ricaner bêtement vous deux ! dis-je en m'adressant aux jumeaux qui étaient écroulés de rire en me voyant ainsi.
- Mais on a pas d'argent ! fit remarquer le gosse.
- Eh bien ? On a qu'à jouer aux pick pockets ! Et ne me dites pas que vous n'avez jamais fait ça ?! Quand on veut survivre, on n'a pas vraiment le choix !
Mais je suis tombé sur des incapables ou quoi ?! Et ça osent s’appeler des assassins ?! Pff... Je ne suis pas sorti de l'auberge avec des minables pareils... En parlant d'auberge, faudrait en trouver une tant qu'à faire.
Je fis passer la petite sur mon bras gauche et me dirigeai vers le grand boulevard, où j'abordai un homme qui allait certainement travailler :
- Bonjour monsieur !
- Bonjour...? me répondit-il avec un accent légèrement germanique.
- Nous revenons d'une soirée déguisée, qui a beaucoup tardé, je l'avoue. Et nous cherchons un endroit pour dormir...
- Oh, je vois, oui, il y a bien une auberge au bout de la rue.
Je fis un petit mouvement de tête pour faire tomber mon chapeau près de l'homme.
- Oh ! Excusez-moi
Je me baissai pour ramasser mon couvre-chef. En me relevant, je cachai ma main droite grâce à la petite, subtilisant le portefeuille dans sa veste et le mis discrètement dans mon chapeau avant de le remettre.
- Merci beaucoup monsieur.
Je me retournai vers les autres un sourire triomphant aux lèvres :
- Bon. Le monsieur m'a dit qu'il y avait une auberge au bout de la rue. Ramenez-vous.
Quelques minutes plus tard, on atteignit l'"auberge" qui ressemblait plutôt à un magasin de jouets avec ses lumières clignotantes et multicolores qui attiraient vivement l'attention des passants. Le bâtiment s'élevait sur quatre étages. Chaque fenêtre avait des volets peints en bleu foncé.
La fille au béret me prit le portefeuille des mains :
- JE gère les dépenses.
- DONNE-MOI Ç...
- Oh zut... Avec une enfant sur le dos, tu ne peux pas faire grand chose.
Je la fusillai du regard tandis qu'elle entrait dans l'auberge. Non. Ça ne se passera pas comme ça. Je la suivis à grands pas et passai la porte en bois.
L'intérieur était plutôt sinistre et sentait le moisi, l'alcool, et le graillon, les tables et les chaises étaient faites en bois massif. Il y avait environ une vingtaine de clients. Au comptoir, un homme d'âge mûr prenait négligemment les commandes de la voleuse de portefeuille (et c'est moi qui dit ça...) :
- Je veux quatorze sandwiches jambon-fromage. ordonna-t-elle.
- 14xS au j-f... Et en boisson ?... demanda le barman d'une voix endormie.
- DU LAAAIT !!!
Après un gros dodo, elle est plutôt en forme la gosse pour hurler comme ça... Je commençai à regretter amèrement de l'avoir réveillée, mais au moins, j'avais les mains libres à présent. Je me tournai vers la chapardeuse :
- Maintenant, tu me rends ce portefeuille.
- Jamais !~ Elle l'agita devant mon nez.
- Si.
- Non !~
- Si.
- Non !~
- Je l'ai déjà.
- Que... QUOI ?! QUAND ??! COMMENT ?!! s'alarma-t-elle.
- Héhé.
Moi-même, je n'en étais par certain mais, pendant quelque instants, elle avait l'air dans un état second, comme si elle était hypnotisée. Évidemment, j'en ai profité pour lui reprendre le portefeuille... Et si c'était mon...
Des cris de rage me firent sortir de mes pensées :
- DONNE ! réclamait toujours l'ex-voleuse.
- Ze veux mon lait !
- Mais la ferme, bordel ! s'énerva le rollerboy.
- Bon ! Les boissons ! réclama le barman.
- Taisez-vous bande d'abrutis ! criais-je pour les calmer. (sans succès)
- Donc ! Vous commandez ?!
Les jumeaux, qui, jusqu'à présent étaient restés à l'écart pour je ne sais quel motif, finirent la commande :
- On prend deux cocas, quatre jus d'orange et un verre de lait, siouplait ! (les cocas pour nous)
- Qu'est-ce que vous commandez, vous ? Le coca, c'est mauvais pour la santé et le jus d'orange me donne des aphtes ! Prenez-moi du thé. dis-je.
- Euh... C'est qu'on a pas de thé ici...
- Quoi ?! Bande de rustres ! Alors une bière.
- Parce qu'une bière, c'est pas rustre, peut-être ? raillèrent les jumeaux.
- Tenez ! Votre commande ! Allez-vous installer maintenant ! se révolta le barman.
Chacun prit sa part, et on alla s'assoir à une table ronde dans le fond de la salle, à droite, juste à côté de l'escalier en colimaçon qui donnait sur les chambres.
Une fois assis, l'encapuchonné prit la parole :
- Bien, maintenant que nous sommes installés et que nous avons de quoi manger, j'ouvre le dialogue. Mon nom est Xiam, j'ai quatorze ans.
Il se tourna vers la petite fille à sa gauche pour continuer les présentations dans le sens des aiguilles d'une montre :
- Moi, c'est Deph, Deph tout court ! Et j'ai neuf ans dit-elle avec un grand sourire aux lèvres.
Ce fut ensuite mon tour... Mon nom ? Quel était-il déjà... Je me souvins alors du pseudo qu'on m'avait demandé avant la rencontre avec le Diable :
- Jox. Quinze ans.
Je n'avais rien à rajouter.
Vint ensuite le tour de la chapardeuse, qui, avant de s'assoir, avait enlevé son béret, laissant tomber le long de son dos ses cheveux longs ondulés et châtains clairs.
- Je m’appelle Maëlys et... commença t-elle avant de se faire couper par le roller-boy, pour mon plus grand plaisir.
- J'suis Rezzil et j'ai le même âge que toi, Deph, mais moi, j'suis plus mature.
- Et alors ? Je fais ce que je veux, na. C'est pas toi qui va me faire la morale, non mais ho.
Sur ce, elle but une longue gorgée de lait. Un vrai bébé celle-là...
- Si vous voulez bien... commença un des jumeaux.
- Non, on veut pas. l'interrompais-je ; mais il continua tout de même.
- Nous allons nous présenter également, je suis Keyam et...
- Moi Keyan, dix-huit ans. Nous sommes jumeaux.
- Sans déc', répliqua Maëlys d'un ton agacé, on avait à peine remarqué...
-... et afin de vous facilité la tache pour vous reconnaitre, nous allons nous attacher un bandeau sur la tête. Pour moi, le nœud sera à gauche...
-... et moi à droite.
- C'est bien tout ça, mais il serait temps de "survivre", reprit Xiam. Bon appétit.
Il eu un léger silence pendant deux minutes...
- J'ai faim ! s'exclama Deph.
- T'avais qu'à manger lentement, le Schtroumpf, ricana Rezzil.
- Le Schtroumpf ?! Je suis pas petite en taille d'abord ! T'es trop maichaaaant !!
- Stop ! Taisez-vous ! Je vais chercher un autre verre de lait à la naine. m'interposais-je sans me rendre compte de l'erreur fatale que je venais de commettre..
- La... La... La naine ?... Que... OUIIN !!!...
Elle fut presque immédiatement bastillonnée par les jumeaux qui s'étaient jetés sur elle. Insupportable celle-là...
- Bon, euh... Jox, c'est ça ?... Viens. On va louer les chambres.
- Je t'interdis de me donner des ordres, Maëlys. Ramène-toi.
- Parce que tu m'en donnes pas peut-être ?!
On continua ainsi jusqu'au comptoir. Mais qu'elle ne fut pas notre surprise lorsque le barman nous annonça le prix à payer... :
- 137€
- PARDON ?!
- Vous avez très bien entendu.
- Mais, comment ?!...
- 65€ pour la chambre (qui n'est pas fait pour accueillir sept personnes, mais une seule) ; 35€ pour la pension ; 23€ pour la nourriture ; 3,50€ pour la table ; 4,60€ pour le temps de commande exagéré ; 4€ pour la gosse qui vient de brailler, et 1,90€ pour le service. Je vous conseille vivement d'aller lire le règlement. nous dit-il en nous montrant l'affiche collée sur le mur à l'entrée en souriant.
- Ne vous fichez pas de nous, c'est pas parce qu'on parait encore jeunes qu'on va se laisser avoir. Je me penchai en avant pour le saisir par le col de sa chemise et le tirai vers moi, le soulevant de quelques centimètres du sol.
- Vous allez gentiment nous faire une petite réduction d'au moins 70% et nous donner une chambre adapter si vous tenez à votre misérable vie. le menaça Maëlys en lui montrant la collection de couteaux accrochée sur une plaque aimantée derrière lui. On avait attiré l'attention de tous les clients, un silence gênant régnait. Je reposai lentement l'homme, et il alla chercher une clef de chambre tandis que je déposai deux billets de 20€ sur le comptoir (oui, il manque 1,10€ et non, il ne les aura pas.).
- Chambre 35, deuxième étage à gauche ! cria Maëlys aux autres après que le barman lui ai donné quelques indications avant de sortir prendre l'air.
Alors qu'on s'apprêtait à les rejoindre mais je remarquai que la salle s'était vidée. Et merde... Cette situation ne devait jamais se reproduire. On avait beaucoup trop attiré l'attention. Il faudra rester d'avantage sur nos gardes à partir de maintenant. Je montai rapidement les marches en bois ciré qui grincèrent, ce qui n'était pas si mal d'ailleurs : on pourra surveiller les allées et venues durant notre séjour.
Soudain, j'entendis un "BOOOOOOOOOM" qui résonna dans tout le bâtiment. Je couru, suivi de Maëlys, jusqu'à la chambre qui nous était attribuée.
- Qu'est-ce que vous avez foutu bande de crétins ?! criais-je.
- Rien, c'est Deph. répondit Xiam d'un ton blasé.
- On l'a narguée sur sa taille et... commença Keyam.
-... elle a défoncé la porte... finit Keyan.
- C'est quoi cette enragée ?... commenta Rezzil.
Je regardai la porte d'entrée étalée au sol. Évidement que la ptite a réussi à l'ouvrir ! Le bois était à moitié pourri. J'avais de plus en plus de mal à croire que cette auberge était légal.
J'entrai en premier, suivis des autres. L'intérieur n'avait subit aucun dégât (j'aurai tué la petite autrement). C'était même assez mignon, dans le style rupestre. Deph avait prit un oreiller qui était sur un des lits dans la chambre et s'était allongée par terre... Cherchez l'erreur...
- Bon, on va éviter de la réveiller. Au moins, là, elle nous laisse tranquille. dit Rezzil.
- Non. Il est temps d'ouvrir le rouleau, objecta Xiam.
- Quel rouleau ?! s'exclamèrent les jumeaux soudainement intéressés.
- Celui-là. répondit-il en le sortant de sa poche.
- Debout ! cria Maëlys en secouant la paresseuse.
- Mmh...? Veux dormir moi...
- Bon, ouvre-le.
- Oui.
Il enleva le sceau et déroula soigneusement le rouleau :
Gang Deimter,
Vous êtes à présent répartis en gang. Vous allez connaître la raison pour laquelle j'ai pris votre mémoire.
Vous êtes des meurtriers. Vous devrez retrouver le nom de votre principale victime. Pour cela, il va falloir tuer les membres des autres gangs, sachant que vous ne vous souvenez naturellement pas de leurs visages.
Vous vous en êtes sûrement rendus compte, vous avez tous perdu l'usage d'un œil, mis à part une personne. Celui-ci sera le leader de votre gang.
Quant aux Taïks, ils se déclareront avec le temps. Pour vos armes, vous les recevrez dans peu de temps.
J'ai pris la peine de rajouter une difficulté au défi :
Je ne vous ai pas renvoyé dans votre pays natal.
Au plaisir de vous recevoir en Enfer
Récapitulons :
Nous sommes le gang Deimter. Nous allons devoir retrouver le nom de la principale personne que nous avons tué. Pour cela, nous devons exterminer les autres gangs. Dans le but de nous donner nos Taïks, Satan a utilisé un de nos yeux, c'est donc le revers de la médaille. Xiam les a toujours, de plus le blanc de ses yeux est devenu noir. Il est donc le leader... Pff... C'est irritant d'avoir un gamin comme chef. Il ne semblait ni surpris, ni affecté par cette nouvelle. Jusqu'à présent, j'avais mené la troupe et ne s'en était jamais mêlé. Je commence à me poser de sérieuses questions sur la manière de sélectionnée de Satan.
Sinon, pour mon Taïk, il a commencé à se déclarer ce qui n'est pas si mal. L'arme, ça pouvait encore attendre.
Quant à la difficulté rajoutée, nous ne savions toujours pas où nous étions.
Le message nous avait tous laissé perplexe.
Blanc.