mercredi 25 juin 2014

PHASE 5


PHASE 5 :

         Pop.

- Tarel, sers-moi un verre.
- Non, cette bouteille est mienne.
- Ne joue pas à ça, tu sais très bien ce qui arrive quand on s'oppose à moi.

Il pointa sa kalachnikov sur moi, près à appuyer sur la détente.
Je pris lentement un verre, y versai une bonne partie du contenu de la bouteille de vodka et le fit glisser sur la table jusqu'à Rodrigo.

- Bien, j'aime mieux ça. Car vois-tu, il serait dommage de perdre une des membres d'Urzenter pour une raison aussi pitoyable, n'est-ce pas ?

J'approuvai lentement d'un signe de tête tout en me mordant la lèvre inférieure pour contenir ma colère. Sa manière de parler m'était insupportable et me mettais hors de moi. Je n'en revenais pas. J'étais là, à lui obéir. Il ne me suffisait pourtant que d'un simple mouvement. Oui. De ma simple volonté pour le broyer entièrement. L’anéantir. Le détruire.

Mais ça n'aurait aucun effet. Il était notre leader. Mon Taïk sera inefficace contre lui. Cet homme empestait l'alcool. Il nous maintenait en permanence sous ses menaces.
A croire que Satan voulait notre perte dès le départ.

 Je me levais du bar et allais m'asseoir plus loin dans un fauteuil.Nous avions aménagé une réserve abandonnée au bout d'une ruelle à Marseille. C'était d'ailleurs là que nous nous étions réveillés.
Assis dans un autre fauteuil en face de moi, Syral ricanait silencieusement en me regardant. Il éprouvait un profond plaisir de me voir rager, visiblement.
Ce type n'avait que la peau sur les os, et pourtant, il portait en permanence des vêtements trois fois trop grands pour lui. Ses cheveux bruns, presque noirs, étaient ramenés en avant pour lui couvrir son œil gauche. Il était insomniaque et avait l'air épuisé en permanence. Mais son esprit, lui, était vif et rapide. Son oeil droit était grand ouvert, souligné par de profondes cernes.

Un léger cliquètement  retentit, la porte s'ouvrit et Caxliz rentra, accompagnée par Erek.
La jeune fille s'avança sans parler vers Rodrigo et lui tendis le journal du jour. Elle avait l'air timide et avait une apparence de gentille petite enfant avec sa queue de cheval tressée sur le côté, sa petite jupe et sa veste soignement repassée.

À  l’instant où il prit le journal, elle le lâcha et s'en alla immédiatement. Caxliz ressentait probablement la même chose que moi à l'égard de Rodrigo.

Erek, quant à lui, alla directement s'allonger dans son hamac improvisé entre le mur et un poteau. Il passait son temps dedans quand il était ici. C'est à peine s'il se levait pour manger. Il est le genre de gars simple. Chemise blanche, jean, cheveux noirs, courts. Mais on ne pouvait pas deviner ce qu'il se passait dans sa tête.

CLIING~

 Le verre se brisa entre les mains de notre leader. Ses yeux exorbités fixaient avec indignement et fureur un article du journal. On voyait distinctement les veines de son bras prendre du volume.

- Appelez Ninra. Direction Pays-Bas. L'esclave a utilisé son Taïk contre les flics.
- Il a pas suivi nos plans... murmurai-je.
- On interprète cette action comme une trahison ? demanda Syral, un mauvais sourire aux lèvres.
- On interprète cette action comme une déclaration de guerre. dit tranquillement Erek.


La guerre. Une des principale cause des bains de sang.


Rouge.

dimanche 25 mai 2014

PHASE 4


PHASE 4 : 


        VLAM !.. ... ... ... ... Click.

Les jumeaux m'avaient attaché les bras le long du corps, avant de m'enfermer dans les toilettes en laissant tout de même la lumière allumée. La pièce était assez petite. Une cuvette se trouvait à droite, avec un paquet rempli de rouleaux de papier blanc à côté. Un petit évier se trouvait à gauche. C'était assez propre.

J'entendis vaguement quelqu'un crier, une voix féminine. Ça devait être celle de Maëlys, sachant que Deph était sortie, l'air mécontent, juste avant que j'atterrisse ici (le chapeauté et le leader avaient prononcé leurs pseudos à tour de rôle juste avant).

Même s'ils se disputent un peu, ils avaient l'air plutôt de bien de plutôt bien s'entendre ici... Ce qui n'est pas vraiment mon cas avec le gang auquel j'appartiens.

Les toilettes étaient fermées, pas de fenêtre, pas d'aération. La lumière de l'ampoule ne cessait de clignoter. J'étais coincé, enfermé, isolé du monde que je venais à peine de commencer à découvrir (ou à redécouvrir).

En réalité, je ne connaissais pas grand chose, mis à part l'anatomie humaine. Rodrigo pense que "Monsieur le Diable" m'a complètement effacé la mémoire. Du coup, on a du pratiquement tout me réapprendre de "A à Z". C'est ce qu'ils m'ont dit, je répète seulement.

A vrai dire, je ne comprends pas vraiment ce qu'il dit. Tout ce que je sais c'est... que je suis un fardeau et un esclave. Il est vrai que je suis pas ce qu'on peut appeler "normal". Rodrigo a, ce qu'il appelle, "honte" de moi... Il a toujours eu envie de me tuer.

Soudain, je sentis une odeur. Une odeur de roussi, qui me fis tousser. A la fois intrigante et désagréable. J'avais déjà sentis cette odeur dans le four quand Tarel faisait la cuisine. Mais jamais elle ne m'avait encore autant irrité la gorge. Mes yeux me piquaient, et je dû les fermer. Je tombais lentement dans un profond sommeil.

Je les rouvris quelques instants plus tard. Je n'étais plus aux toilettes, mais dans une salle mal éclairée, pleine de cartons avec un tampon "fragile" sur certains. Une sorte de réserve en fait...

Six silhouettes se dressaient devant moi. A milieu d'elles, celle de Rodrigo :

- Alors ?! Espèce de crétin ! Tu t'es déjà fait capturer ? Même avec un Taïk de son, tu restes inutile ! m'hurla-t-il.

Il s'avança et m’attrapa par la gorge ; je voulu me débattre mais ce fut inutile. Il était grand, et bien bâtit. Cheveux assez longs gominés. Il portait un débardeur noir et un baggy blanc cassé. Sur le bras qui me tenait, il avait des "tatouages" que je n'arrivai pas à comprendre. De son autre main, il tenait fermement une arme qui... Euh... Je ne savais pas ce que c'était exactement... Normalement, ça devait s'appeler une... "Qua-la-chenille-coffre" ?... Quelque chose comme ça...

Mais ce n'était pas le moment d'y réfléchir : je commençai à suffoquer.

- T'es qu'une m&rde !

Il me jeta sur une pile de caisses en bois, contenant des verres à pied, qui se brisèrent sous le choc, me coupant de toutes parts.

Les cinq silhouettes se mirent à rire.

Rodrigo lança son arme à l'une d'elle, puis s'avança et me sorti des débris en m’attrapant par la capuche.

Il me chuchota d'une voix douceâtre à l'oreille :

- Tu n'es qu'un incapable. Tu n'oserais même pas faire de mal à une mouche. Comment se pourrait-il que tu sois un "assassin" ? Tu n'as rien à faire ici, tu n'aurai jamais dû venir au monde. T'es qu'un handicape pour nous, sans main droite, et avec la gauche qui ne répond pratiquement plus à tes ordres. On peut dire que ta jambe artificielle te sauve, sans elle, tu serai incapable de te déplacer...

Des larmes coulèrent au long de mes joues et me brouillèrent la vue.

- Et si... Je te... L'arrachai ?...

Tout s’accéléra. De l'autre main, il m'attrapa par la jambe, la mécanique, celle qui m'était indispensable. Il se mit à la tirer. Je ne pouvais pas me défendre. C'était fini. J'allai perdre ma jambe, ma vie. Non. Je ne veux pas.

Je fermai les yeux et me mit à crier en donnant tout ce que j'avais. Il commença à me secouer.

- Wooo ! Calme-toi petit, réveille-toi ! hurla une autre voix, moins grave.

J’entrouvris les yeux, haletant, en sueur, de retour aux toilettes. Le chapeauté se tenait devant moi et venait de cesser de me secouer.

- C'est bon ? T'as fini ?

- Ou... Oui... i... répondis-je en essayant de parler normalement.

- Qu'est-ce qu'il a l'otage ? cria la voix du leader dans le salon.

- Rien, il s'était assoupi. répondit le chapeauté

Puis, il s'adressa de nouveau à moi :

- Quand il s'agit de beugler, t'es presque meilleur que Deph. Mais sérieusement, qu'est-ce qui c'est passé ?

- Je... ne sais plus. lui mentais-je maladroitement.

Il me croyait pas, c'était évident. Mais bizarrement, il ne chercha pas à en savoir plus.

- Bon. Je te laisse.

Ce fut à cet instant que je m'en rendis compte.

- Non, attend !

- Quoi ?

- Pourquoi tu leur caches ?

- Quoi donc ?

- Ce sont tes coéquipiers, tu devrais leur dire, non ?

- De quoi tu parles, petit ?

- Mais de toi ! Tu n'es pas ce qu'ils pensent !

- Attend, me dis pas que tu...?

J'affirmai d'un mouvement de tête.

- Mais comment le sais-tu ?

- Parce que tu...

BOOOOOOOOOM !!!

L'explosion provenait de la cuisine. Le chapeauté se leva d'un bond, ouvrit la porte, et regarda à l’extérieur sans sortir complètement. Je vis, pendant quelques secondes, une cafetière rebondir au sol.

- Qu'est-ce qui ce passe... M... Monsieur ?...

- Appelle-moi Jox.

Il claqua la porte en sortant. Son visage ne laissait transparaitre aucune émotion.

Des cris de rages ne tardèrent pas à se faire entendre :

- MAIS VOUS ÊTES COMPLÉTEMENT MALADES ! UNE CAFETIERE, C'EST UTILE ! UN JOUR, J'EN AURAI BESOIN !!!

Maëlys était devenue folle...

-T'as surtout besoin d'aller voir un psy. répliquèrent les voix des jumeaux qui avaient l'air amusé.

Un psy ? À quoi cela pouvait bien servir ? À réparer les cafetières ?

La porte se rouvrit et le leader apparut.

- Je te l'empreinte.

Sur ce, il arracha la porte avec habileté et l'emmena avec lui dans la salle de bain, avec visiblement, l'intention de l'imbiber d'eau.

De la fumée se propagea dans la pièce et remplit peu à peu mes poumons. Je sortis lentement des toilettes en toussant. Ne sachant pas quoi faire, je voulu m'approcher de la cuisine, mais je fus instantanément arrêté par des boules de feu. Je trébuchai et m'étalai par terre.

Un Taïk de feu. Rodrigo m'avait pourtant affirmé que ce gang n'avait pas encore développé de pouvoir...

Une nouvelle flamme arriva sur moi et j’eus à peine le temps de rouler sur le côté, jusqu'à me retrouver sous la table basse, je ne sais comment.

Soudain, la porte d'entrée claqua. Quelqu'un venait de rentrer...En glissant ? J’aperçus ses chaussures munies de roues quand il passa devant moi en se dirigeant vers la fenêtre pour l'ouvrir sans se préoccuper des flammes qui semblaient surgir de nulle part. La fumée se dissipa peu à peu par l'ouverture, laissant les jumeaux à découvert, devant Maëlys. Elle n'avait pas cessé de leur envoyer des objets, avant de s'armer d'un balais en plastique.

Quant au nouvel arrivant, il parlait par la fenêtre.

Les autres étaient trop occupés pour s’apercevoir de sa présence. Il devait certainement être le garçon que Deph devait ramener : Rezzil.

CLIIIIIING !!!

La fenêtre venait de voler en éclat. Le garçon fut projeté en arrière, et une masse informe lui tomba dessus. Des morceaux le coupèrent plusieurs fois au visage tandis qu'il se relevait sans se préoccuper de la douleur et du sang qui coulait.

A la suite de ce vacarme, la porte d'entrée s'ouvrit de nouveau, Deph réapparut, l’œil fatigué, mais en pleine forme. Elle regarda ce qui se passait et un large sourire se traça progressivement sur son visage.

Je souris à mon tour. Jamais, je n'avais vu une situation aussi... Délirante ! Malgré les cris et les flammes, ça m'amusait.

Tandis que Deph rejoignait Rezzil vers la fenêtre, un cri perçant cassa la scène et provenait du couloir !

La fillette avait oublié de fermer la porte, laissant un deuxième échappatoire à la fumée. Des jets d'eaux au plafond s'actionnèrent tandis que le cri répétitif persistait. Non. Ce son n'avait rien d'humain. Trop aigu. Il était partout. Inquiétant et effrayant, ce bruit assourdissant venant du ciel faisait battre mon cœur à toute vitesse.

Alarmant, une alarme.

On resta figé sur place avant que un des jumeaux crit :

- ON SE CASSE !!!

Dans un mouvement de panique, Maëlys lâcha le balai et saisi un grand sac en cuir dans lequel elle vida le frigo. Rezzil et Deph s'occupèrent de ce que je fini par déduire être les armes. Xiam fourra dans ses poches les feuilles, à présent mouillées, qu'il avait précédemment étalées sur la table. Les jumeaux, quant à eux, rassemblèrent le matériel qu'ils avaient récolté ces derniers jours : cordes, poignards, torches, portables usurpés (en tout, cinq), passepartouts, vêtements,  quelques couvertures... Tout ça, dans leurs deux sacs, qu'ils portent en bandoulière, et leurs poches. Comment autant d'objets pouvaient y rentrer ?

Jox dégagea la table, me souleva, et tous se ruèrent dans les escaliers.

On entendit la sirène des pompiers.

- VITE ! PAR LA PORTE DE SECOURS !

- NON ! ON RISQUE DE SE FAIRE PRENDRE PAR LA !!

- MONTEZ !!! ordonna le leader en essayant de ne pas céder à la panique.

Ils commencèrent à gravir les escaliers. Rezzil ouvrait la marche et les Keys la fermaient.

Arriver au quatrième étage, Maëlys  appela "Xiam", le leader et ils défoncèrent la porte avec un pied de biche.

Le monde de la nuit se dévoila alors sous nos yeux. Le toit du bâtiment était couvert de tuiles et penchait en avant. J'aperçu tout un petit monde rassemblé en bas et une foule encercler l'auberge avec curiosité.

A travers quelques nuages, on pouvait distinguer plus nettement que jamais la Lune. Mais les étoiles, aucune. La lumière de la ville refusait de nous laisser en voir plus.

Xiam nous dirigeait de son mieux vers le toit de l'immeuble à droite : notre échappatoire. C'était prévu. Toute cette organisation. Chacun savait ce qu'il avait  à faire. Il avait déjà cherché un moyen de s'évader en cas d'attaque.

Rodrigo s'est servi de moi ? Non. Ils les avaient sous-estimés, voilà tout.

Ma mission était de les suivre à distance, mais je me suis fait prendre en otage.

- Faites attention. Un pas de travers et c'est le crash.

L'un des jumeaux me tendit une torche et en fit passer aux autres. Jox me posa au sol pour la première fois qu'il m'avait sorti de mon "abri".

- Keyam ou... Keyan ! Tu pouvais pas nous les donner plus tôt ?!

Maëlys n'était toujours pas calmée et cherchait le moindre prétexte pour leur faire des reproches.

Keyam et Keyan. Ainsi se nommait le duo.

- Utilisez-les seulement si nécessaire. intervint Xiam. On risque d'être repérés autrement.

A l'aide des lampes, on réussit à passer de toit en toit sans encombre. Ma jambe gauche avait du mal à "capter" mes mouvements. Elle n'était pas conçue pour tenir en équilibre sur des tuiles de toute évidence.

On enchaina sept toits d'immeubles en montant et en descendant, suivant leurs ondulations. Je tenais la torche avec ma bouche et utilisai mon unique main, déjà étrangement déconnecté à mon cerveau, pour essayer de continuer. J'étais presque à bout. Je n'arrivai pratiquement plus à avancer. J'admirai l'endurance des autres surtout celle des plus jeunes.

Je venais enfin de comprendre comment les armes lévitaient devant Deph. Son Taïk. C'était pourtant évident, j'aurai du y penser plus tôt.

Ma vue s'affaiblissait cependant. Je n'arrivai même plus à percevoir le son de leurs déplacements. Je fini par m'étaler au bout du neuvième toit passé.

Quelqun se tenait près de moi...

Jox.

Sa torche, pointée sur moi, me brulait la rétine et m'aveuglait.

J'étais envahi de...

Jaune.

mardi 31 décembre 2013

PHASE 3


PHASE 3 :


        Shtak. Shtak. Shtak.

- Deph, sérieux, arrête ! Cette pomme ne t'a rien fait ! me dit Maëlys.
- Si ! Elle est verte !
- Mais c'est quoi le rapport !? intervient Jox d'un ton exaspéré.
- Elle est verte ! J'aime pas le vert ! Elle m'embête !
- Laissez-moi la tuer. S'il vous plait, laissez-moi la tuer. Pitié. supplia Jox.
- Non. On a encore besoin d'elle. Mais après, vous pourrez. Je vous aiderai. annonça gaiement Xiam.
- Besoin de... ça ? se lamenta Rezzil.

Mais qu'est-ce qu'ils sont maichaaants eux... Je fais ce que je veux moi, et puis, c'est marrant de jouer poignarder une pomme dans tous les sens avec un couteau à beurre pendant l'heure du gouter... Je suis une incomprise ! *snif*

Après miamer, on retourna tous aux occupations qui nous étaient attribuées, moi, dans le hall de la chambre. J'aime bien cet endroit spacieux, idéal pour faire du bowling. En plus Jox a eu la gentillesse de me donner une super activité ! Je dois noter sur une feuille le nombre de personnes que j'entends monter et descendre dans la journée. Il m'a même prêté la montre de Maëlys pour noter l'heure exacte. C'est marrant comme jeu ! *rire*

Cric~ Crac~
Ho ! Encore une personne qui monte ! Je levai mon stylo, prête à noter. Mais... Les bruits de pas s'estompèrent ? J'ouvris lentement la porte et, après quelques instants d’hésitation,  je me faufilai dans la petite ouverture et regardai dans les escaliers. Personne. Volatilisé. Je retournai sur la pointe des pieds dans la chambre afin de noter sur une feuille ce qui venait de se produire et je vis, à la place de mes notes, un garçon à capuche qui cachait son visage. Il avait un jambe artificielle et portait une sorte de blouse déchirée, qui, autrefois devait être blanche. Et entre ses mains, ma feuille :

- Qui t'es, toi ?
- Bah... Que... Euh... HAAAAAAAAAAA !!!
- Reviens ici ! lui criai-je tandis qu'il courait se réfugier aux toilettes.
- Qu'est-ce qui se passe encore ici ?! Jox venait de faire irruption dans le hall.
- Ya un garçon louche qui veut s'enfermer dans nos toilettes ! Hééé ! il venait d'ouvrir brusquement la porte, me propulsant ainsi par terre. AÏEUH !!!
- Euh... A vrai dire... Je... Je me suis trompé de chambre ! paniqua-t-il.                  

Alors qu'il s’apprêtait de sortir en courant, les jumeaux, qui venaient de finir d'explorer la ville, lui bloquèrent le passage. Jox l’attrapa par la capuche :

- Comment t'appelles-tu, petit ?
- Je... Euh... C'est... Ben... Euh...
- Mais je te demande juste ton nom ! C'est pas compliqué ! On t'appelle comment chez toi, alors ?!
- Esclave.
- Que... Quoi ?! (WTF ?...)

Il le relâcha, ce qui fit tomber sa capuche en arrière, dévoilant le bandeau qui lui cachait l’œil gauche. Il faisait donc partit d'un autre gang ? Dans ce cas, il doit mourir. Je m'avançai vers lui, mais Jox me stoppa d'un simple geste de main :

- Non. Pas tout de suite. Il pourrait nous être utile. Va plutôt chercher les autres.
- Pas la peine, ils arrivent. Il est bientôt dix-huit heures...
-... et on a prévu de se retrouver à et quart, ici même. firent remarquer les Keys. (Keyam & Keyan)
- De plus, je suis de retour. Xiam venait d'arriver. Je vois qu'il y a un nouveau, explication ?
- En fait, euh... Sinon, je... Je crois que je suis Numéro 13.
- Tu crois ? Tu n'es même pas sûr de qui tu es ? Mais tu sors d’où, bon sang ? demanda Jox.
- Bah... En fait... Je sais pas.
- Roh, mais on fait quoi maintenant ? Mmh.. Déjà... Rend ma feuille ! je la lui arrachai des mains.
- La règle est simple...
- ... les membres des autres gangs doivent périrent...
- ... qu'est-ce qu'on attend ? enchainèrent les  jumeaux.
- Moi, moi, moi ! Ze veux le tuer ! Ça va être drôle !
- Tais-toi Deph, qu'est-ce que je t'ai dit ? me dit Jox d'un ton ferme. Si on garde un otage, ses coéquipiers vont rappliquer, ça deviendra beaucoup plus intéressant. Un gang  complet servit sur un plateau.
- Tu n'as pas tort. affirma Xiam.
- Non, ils m'ont volontairement envoyé ici ! Oups... 13 plaqua ses mains sur sa bouche pour ne pas en dire plus.
- Un éclaireur... marmonna Xiam.
- On le tue ou pas ? s'énervèrent les Keys.
- Pour le moment, on va le bâillonner  et l'enfermer dans les toilettes. Deph, tu vas chercher Rezzil, il est toujours pas revenu. Je lui avais pourtant simplement demandé de retourner à la ruelle où à débuté le défi pour voir si il n'y avait rien de nouveau sur les armes... Quant à Maëlys...
- Je suis de retour ! elle ouvrit brusquement la porte, écrasant Keyan contre le mur. J'ai trouvé ce que tu m'as demandé. elle tendit à Xiam une dizaines de feuillets sans prêter la moindre attention au garçon écrasé, qui repoussait la porte pour se dégager. Toutes les cartes de transport des environs. On se trouve...
- Aux Pays-Bas. la coupèrent vivement les Keys. Et plus précisément à Rotterdam, plus grand port d'Europe.
- Bien. Plus on est informé sur les environs, mieux c'est. Deph, je t'ai dit de faire quoi ?
- Aller chercher Rezzil.
- Alors, pourquoi es-tu encore là ?

Je pris une des clefs de la chambre posée sur la table-basse, j'ouvris la porte en vociférant et descendit les escaliers en colimaçon. Pourquoi moi ? Il sait très bien que j'aime pas Rezzil... Je sortis de l'auberge et... Euh... Mais c'est où en fait ? Jox m'a bien parlé de la ruelle où ils se sont réveillés, mais moi... Je dodotais. Je peux pas savoir où c'est, alors...

Soudain, je reçue une carte sur la tête, c'était Maëlys qui me l'avait envoyé par la fenêtre.

- AÏ-EUH !
-J'ai tracé en rouge le chemin sur la carte, débrouille-toi maintenant.

Elle referma brusquement la fenêtre, sans me laisser le temps de parler. Maieuh... J'ai jamais lu une carte, moi... Je pense pas en tout cas... J'ouvris la carte et l'étalai sur un banc qui se trouvait devant l'auberge. Alors... Déjà, dans le bon sens, ça serait bien... Je suis le gros point rouge, et je dois aller au petit... Ou l'inverse... Ou pas en fait... Je sais pas... Euh... Je suis où déjà ?... Oh et puis zut ! Dans les deux cas, faut prendre la gauche ! Maintenant, trouver la rue.. Mmh... Par là ! Nan... Ici ! (Mais pourquoi le monde est grand ?!) Bouhouhou... Me suis perdue !

Je continuai ainsi à traverser les boulevards et à arpenter les rues en long et en large. J'étais pratiquement sûre qu'elle était là, quelque part, dans le coin... Mais où ?! C'est pas juste... Je suis pas douée...

Au bout d'une allée, je tournai à droite et... :

- Oh ! Un bateau avec des boites multicolores ! m'écriais-je.
- Ça s'appelle un porte conteneur, idiote ! rétorqua une personne derrière moi, je me retournai.
- Rezzil ? C'est toi ? Pourquoi t'as une espèce de bandeau de pirate tout blanc ?
- Pour caché mon oeil droit, évidement !
- T'aurais pas simplement mettre des mèches de cheveux devant ! Comme... Jox, Maëlys ou... Moi !
- Pour rien au monde je ferais la même chose que toi !
- Mais... P... P... Pourquoi ?
- Je te taquine ! il me fit une tape à l'épaule.
- Au fait, tu devrais pas aller dans la ruelle de je sais plus trop quoi ?...
- J'y suis déjà allé. D'ailleurs, viens, on y retourne.
- Pourquoi ?...
- A ton avis ?...
- Euh... Je sais pas.
- Mais c'est pas possible d'être aussi débile ! Les armes !
- Je suis pas débile !
- Si, je suis désolé, mais quelques fois, si.
- Maieuh... T'es maichaaant...
- Aller, viens.

C'est bizarre... Comment m'a-t-il trouvé ? En plus, il est plutôt "gentil" par rapport à d'habitude... C'est louche !

Lorsqu'on arriva à la ruelle (qui était à l'opposé de l'endroit où j'étais, évidement), il me dit d'attendre au début, tandis qu'il rentrait à l'intérieur. Nyeuh, comme si j'étais assez sage pour lui obéir, à lui ! Je le suivis donc lentement et à distance. Qu'est-ce qu'il pouvait bien trafiquer ? Il n'y avait aucune arme ici ! Je m'avançai encore pour voir ce qu'il faisait de plus près. Quand soudain, mon pied se prit dans des fils : un piège ?!

‹‹KYAAAH !››

Je tombai en avant.


~


- Aller. Debout p'tite naine.

J'ouvris lentement les yeux... Quoi ? Je m'étais encore endormie ? Oh naaan... C'est pas vrai... Je me souviens juste du piège à fils et Rezzil au bout de la ruelle... Rezzil ? Ça serait  lui qui aurait mit en place le piège ?

- Hé, c'est bon ? T'es réveillée ?
- Hein ? Euh, oui. Mais qu'est-ce que tu...
- Ça te regarde pas. Viens m'aider plutôt...
- C'est quoi ça ?... je lui désignai du doigt des objets étalés par terre.
- Tu ES débile.
- Ha! Ce sont les armes ?!
- Oui.
- Mais... Ça à l'air lourd !
- Et ça l'est. Tu vas les emmener au début de la ruelle, je vais appeler Xiam pour lui dire qu'on rentrera pas avant deux heures. Il vaut mieux les déplacer dans la nuit.
- Mais je vais pas y arriver !... Pourquoi tu demandes pas aux autres de venir ?
- Parce que tu dois apprendre à te débrouiller. Tiens, commences par trouver la tienne.
- Mmh ?
- Regarde, j'ai déjà reconnu la mienne. il me montra une sorte de javelot aux reflets métalliques.
- Comment tu sais que c'est bien la tienne ?
- Je te rappelle qu'on en à tous commandé une NOUS-même. dit-il d'un ton désespéré.
- A oui c'est vrai... NEEEMPH !!!
- Hein ?!
- C'est son nom !
- Tu... Donnes... Un nom... A ton arme ?! Mais t'as quoi dans la tête, sérieux...?
- Bah quoi ? C'est zoli, nan ?
- Je suis obligé de répondre ?...
- Nan, pourquoi ?
- Tss...

Il s'éloigna et se dirigea vers une cabine téléphonique, me laissant seule. Je me baissai pour tenter de prendre Nemph, mais rien à faire, je n'arrivais même pas à la soulever de, ne serait-ce, qu'un millimètre.
Je me laissai tomber en arrière, désespérée par ma propre idiotie... Quand j'avais imaginée cette grande lame faisant un peu près ma taille et, qui était en forme de sourire avec un long trou sur la longueur pour la tenir, la question du poids ne m'avait jamais traversé l'esprit... Et maintenant, j'allais avoir une arme inutilisable...
Du gâchis, j'avais tout gâché. Mais ce n'est pas étonnant après tout, à force de n'en  faire qu'à ma tête, cette situation était inévitable... Mais il doit y avoir une solution ! Ya toujours une solution, quoi qu'il arrive, même quand tout semble perdu ! C'est la petite étincelle dans l'ombre, qui attend qu'on la trouve. Il suffit de cogiter un peu... Ou pas. Je n'avais aucune envie de me casser la tête pour ça, j'allais devoir me débrouiller sans, mais j'étais quand même déçue... A présent, il fallait que j'attende que mon Taïk se déclare, mais la question est : Maintenant ? Demain ? Dans un semaine ? Un mois ? J'en savais strictement rien.
Pour l'instant, tout ce que je pouvais faire, c'était regarder une feuille de chêne s'élever doucement dans les airs... Dans les airs ?... Mais il n'y a pas de vent ? C'est bizarre... Je m'avançai à quatre pattes pour la regarder de plus près. Elle était orange-jaune et n'était pas du tout abimée. Je ne voulais pas qu'elle tombe... Mais c'était inévitable... Pourtant, elle ne bougea pas, elle restait en suspension au même endroit.

- Lévitation.
- Mmh ? Rezzil ? T'es déjà de retour ?
- Non, je suis pas là, j'suis un fantôme.
- Haha... Très drôle...
- Bref, essaye sur Nemph.
- Essayer quoi ?
- Bah, de la faire léviter.
- Hein ?!
- Tu viens de le faire sur la feuille, bordel !
- C'est pas moi ! Elle a volé toute seule !
- Mais si c'est toi !

"Intermède"   

- Ha ! Donc la lévitation, c'est mon Taïk !
- Voilà, t'as enfin compris...
-Oooooooooh...
- Assez perdu de temps, allez, vas y.
- Voui !

Je tendis les bras et me concentrai sur une seule chose : Nemph.
Elle est bien plus lourde que la feuille, je pensais que ça m'aurais demandé beaucoup d'efforts, mais non, juste un peu plus. Même si ce n'était pas logique, je n'allais pas chercher à comprendre, c'est comme ça, tant mieux. Je me tournai vers Rezzil  tout en maintenant l'arme dans les airs :

- J'y arrive !
- C'est bien.
- Et maintenant ?
- On attend.
- Il est...  21h44 ! dis-je en regardant la montre de Maëlys. Je veux rentrer !
- Tu vas pas me faire un caprice maintenant ? C'est pas le moment !
- J'en ai marre d'attendre ! J'arrive à déplacer les armes ! Et puis, tu veux toujours pas m'expliquer ce que tu trafiquais tout à l’heure, t'es très suspect alors, je ne vois pas pourquoi je te ferais confiance ou encore je t'écouterais !
- Tss...

Il eut un sourire satisfait. Qu'est-ce qu'il avait à me sourire comme ça ? Il fait peur.

- Pour une fois, ton raisonnement est pas mal, tu peux avoir une réflexion de grand quand tu veux. Mais tu te trompes sur le point le plus important, je ne trafiquais pas, je faisais mon devoir.
- Pas tout compris...
- C'est sans importance, retiens juste ça : tu peux entièrement me faire confiance.
- Mouais... Du coup... Monsieur Rezzil veut attendre encore combien de temps sachant qu'il est maintenant 22 heures moins 10 ?
- Euh, minuit, ça te va ?
- Nan. Mais ça dépend de ce que tu me proposes pour attendre.
- Je t'aide à améliorer la maitrise de ton Taïk et tu éviteras de raconter notre "mésaventure" aux autre. Tu auras même un verre de lait en prime.
- Vouaaiiiiiiis ! Je serai sage comme une image alors ! Et j'en dirai pas un mot ! Promis juré tacoco !
- Tacoco ?
- Je sais pas, ça fait joli je trouve.
- ... Bon. Tu veux commencer par quoi alors ?
- Aucune idée !
- Mais comment veux-tu que je t'aide alors ?
- Bah je sais pas, mais je sais que tu sais pleins de choses !
- Mais dans cette situation, c’est pas ça qui va m'aider, idiote !
- Euh... Je veux avoir un contrôle complet sur Nemph sans devoir être concentrée uniquement dessus.
- C'est vrai que durant un combat, ça serait nettement plus intéressant d'être également concentrée sur ton adversaire.

J'acquiesçai de la tête même si je n'avais pas tout saisi.

Les deux heures défilèrent sans que je m'en rende compte. A présent, il ne restait plus que des personnes complètement saoules qui erraient dans les rues.

Rezzil me fit signe que la voie était libre. Allez ! C'est parti ! Avec quelques petits cliquetis métalliques, les armes s'élevèrent doucement dans les airs. Il me guida dans la nuit, malgré l'obscurité. Maintenant, j'arrivai à détourner mon regard de ce que je lévitai. J'étais très sûre de moi. Rezzil m'a même promis un deuxième verre de lait pour me récompenser !
On avait déjà parcourut les deux tiers du chemin quand on entendit un bruit d'explosion lointain. Je poussai un cri et me tournai vers Rezzil pour lui demander ce que c'était. Mais à ma grande surprise, il souriait.

- Mais pourquoi tu souris beaucoup aujourd'hui ? C'est trop bizarre...
- Mmh ? Pour rien, pour rien. Allez, dépêchons-nous.
- Ah oui !

Nous nous sommes donc mis à courir. J'avais peur de trébucher, de tomber par terre et ainsi, de perdre spontanément le contrôle des armes. Mais ce n'est pas arrivé et ça n'arrivera pas, na.

Soudain, je sentis une odeur de brûlé. Je jetai un regard alarmé à Rezzil, mais celui-ci semblait l'ignorer royalement.
Quand nous arrivâmes enfin à l'auberge, l'idée de rentrer comme ça, à l’intérieur, avec les armes, me parut complètement idiote. A cette heure, quelqu’un devait patrouiller et puis, il y a aussi les caméras de surveillance.

- Reste ici. m'ordonna Rezzil.
- Hein ?!
- Je vais monter et ouvrir la fenêtre, tu sais ce que tu auras à faire.

Il rentra en courant après que je lui ai donné la clef. Pendant ce temps, l'odeur de brulé s’amplifiait.
Ce que j'ai à faire... Bah nan, je sais pas... Je restai plantée là, à réfléchir. La fenêtre ? Pourquoi la fenêtre...? On doit faire rentrer les armes, c'est tout ! Mmh... Ah ! Mais oui ! La fenêtre est la porte ! Il veut que je fasse rentrer les armes par là ! Hé, mais c'est pas facile ça... Bon... Bah...

- JE VAIS ARRIVER !!! criais-je.

Au même moment, Rezzil apparut à la fenêtre :

- Ho ! On t'entend de partout !
- Coucou Rezzil...                                                      
- Bon, vas-y. Et après, tu montes.
- Yeyep !

J'essayai de les élever jusqu'à la fenêtre du deuxième étage mais l'odeur de brûlé était si forte, que je ne parvenais pas à me concentrer. Les armes s'élevèrent à une vitesse irrégulière, elles montaient puis redescendaient par moment et lorsqu'elles atteignirent enfin leur but, je les mis dedans, sans que Rezzil ait pu anticiper le mouvement et je les laissai se fracasser à l’intérieur. Le bruit aurait du réveiller toute l'auberge. Mais tous les clients étaient partis en voyant le barman se faire agresser... Génial !
Je ne m'étais même pas rendue compte de ma fatigue, l'odeur m'empêchait de m'endormir et le barman était affolé. J'attendis un peu que ça se calme avant d'oser rentrer.

Quelque part, une chambre était agitée. La notre.

Je montai rapidement les marches à toute vitesse. La porte n'avait pas été fermée à clef et je rentrai directement à l’intérieur.
Je fermai immédiatement les yeux. La fumée m'empêcha de les rouvrir. L'odeur attaquait mes narines.
Quand je regardai enfin autour de moi après quelques minutes, je vis une cafetière éclatée à mes pieds.
Le prisonnier était sorti des toilettes (la porte avait disparut) et s'était réfugié sous la table, il semblait vouloir se protéger de quelque chose, mais quoi ?

En m'avançant dans le couloir, je découvris une scène assez amusante :
Les Keys s'éclataient à brûler n'importe quoi avec des flammes qui provenaient de je ne sais où. Maëlys était recouverte de cendres et essayait de les frapper désespérément avec un manche à balais en plastique dont l’extrémité était en fusion. Xiam était installé sur la table et regardait les cartes en notant des mots par-ci-par-là. En face de lui, Jox buvait tranquillement une bière. Ils avaient planté la porte (des toilettes) entre le duo enflammé après l'avoir soigneusement humidifié afin de se protéger.
Rezzil, quant à lui, était toujours devant la fenêtre et inspectait les armes. Il avait la main gauche ensanglantée et des écorchures au visage. Lorsque j'avais fait rentrer les armes, elles ont percuté la fenêtre et celles-ci avait volé en éclats. Le garçon ne donnait pourtant pas l'impression de ressentir la moindre douleur. Je m'avançais sur le coté, contournant les Keys et Maëlys enragée. Rezzil se tourna vers moi:
- Le feu. Taïk des Keys, ça promet.
Personne n'avait réellement remarqué notre retour et encore moins les armes. Les Keys avaient apparemment essayé de faire la cuisine. Ce qui avait donné ce spectacle...


Orange !

mercredi 23 octobre 2013

PHASE 2


PHASE 2 :


J'ai oublié de le préciser dans la phase 1 :
A chaque Phase, ce ne sera pas le même narrateur qui parlera. Dans la phase 1, c'était le personnage principal, à présent, un autre garçon va prendre la parole.
Je vous laisse découvrir la suite.                                          
                                                                    Bonne lecture ! ;)


        Tic... Tac...

Je reconnais ce son monotone... C'est celui de ma montre à gousset...
Rah, j'ai un de ces maux de tête... Mais oui, je me souviens ! Le Diable, les Taïks, les gangs, les... LE DEFI !!!

Je me levais en sursaut. C'était encore la nuit. Avais-je fais un rêve ? Non. Je ne me souvenais de rien mis à part de cela, ainsi que les paroles que j'avais prononcé la veille :

<< Je relève le défi. >>

Je me levai lentement et commençai à inspecter les environs ; à première vue, je me trouvai dans une ruelle sans issue. A la lueur de la Lune, je distinguai des corps allongés au sol, six en tout. Avec moi, sept. On était donc déjà repartis en gang. Pff... Six boulets à supporter... Quelle misère. Je commençai par tous les examiner. Alors, voyons voir... Deux gamins, les jumeaux que j'avais devancé, le gars encapuchonné qui était devant moi et une prostituée en porte-jarretelle, qui ne semblait pas réellement dormir... Ouais... Je ne pouvais pas tomber mieux...

Mais quelque chose était étrange. Les Taïks. Je ne ressentais aucun changement particulier en moi... Mis à part ma vue qui semblait s'affaiblir considérablement depuis mon réveil. Cela aurait pu être une simple impression dans la nuit, mais je ressentis une vive douleur dans l’œil droit comparable à celle que j'aurais eue si on plantait une aiguille à l'intérieur. Je mis ma main sur mon œil et grimaçai... Maintenant, j'en étais certain, j'allai perdre l'usage de mon œil. Tss... Ça doit être lié au Diable. Il devrait donc arriver la même chose aux autres.

Je m'adossai au mur en attendant que l'un d'entre eux se réveille. Je n’eus pas à patienter longtemps. L'encapuchonné s'était levé en me tournant le dos. Je ramassai mon haut-de-forme tombé à terre, le remit sur ma tête, m'avançai vers lui, et m'arrêtai à sa hauteur. Il se retourna brusquement. Assez jeune, il devait avoir quatorze ans. Il portait un sweat à capuche avec, dessiné dessus, deux grands yeux allongés assez étranges en décoration. Son short avait deux coupures du côté gauche. Mais quelque chose me frappa sur son visage ; le blanc de ses yeux virait au noir.

- Enfin réveillé, commençai-je finalement.
-Qui... Que s'est-il passé ?...
- Le défi a commencé. Et... Qu'est-ce que c'est ?

Je remarquai qu'il tenait un rouleau de parchemin scellé à la cire rouge sang.

- Ça ? Aucune idée
- Comment l'as-tu eu ?
- Je ne sais pas, il était déjà sur moi.

- Ne l'ouvre pas pour le moment.
C'était la prosti... La fille au béret, disons plutôt... qui avait prit la parole.

- Tu fais semblant de dormir d'une façon médiocre, tu sais ? interviens-je.
- Que veux-tu ? Je ne suis pas une comédienne née...
- Pourtant, il va bien te falloir cette qualité pour survivre à présent.

Une nouvelle voix s'éleva derrière nous, vite suivie d'une autre presque identique :

- Rah, à peine levés, vous parlez déjà de survivre ?!...
-... Ouais, posez-vous des questions plus existentielles du genre : "Quand est-ce qu'on bouffe ?!"

Les jumeaux.

- Tiens, je n'aurais jamais pensé vous dire ça un jour, mais excellente question !

J'étais affamé, je me demandais combien de temps s'était réellement écoulé entre la convocation du Diable et mon réveil...

- Une fois que les deux derniers seront réveillés, répliqua l'encapuchonné.

Tout le monde se tourna vers les deux petits corps toujours endormis : un garçon en short, T-shirt, et bonnet en laine sur la tête avec
des rollers aux pieds. A côté de lui, une fillette dont les vêtements étaient comparables à ceux d'un clown avec deux couettes. Ils avaient certainement le même âge... (Même si le garçon était un peu plus grand et la fille avait un air plus enfantin.)

Je pris la parole :
- Comme toujours, c'est les gosses qui font chier le monde...

Je m'avançai vers eux et donnai un coup de pied dans le ventre du garçon aux rollers, qui se réveilla en vociférant :

- Hé, mais ça va pas la tête ?! D’où  tu me frappes toi ?! (wesh)
- Debout. J'ai faim. Et ça s'entend.
- J'm'en fiche ! Et puis d'abord, je dormais bien, moi !
- Rien à faire.

J'ignorai complètement ses protestations et me tournai vers la petite fille ; je lui criai dessus :

- Allez debout ! Tu vas te bouger, oui ?!
- Hé ! Le chapeauté !  intervient le gosse à rollers. Pourquoi tu la frappes pas, elle ?!
- Parce que c'est une gamine ! répliquai-je.
(C'est du sexisme, ça !)
- C'est pas comme ça que tu vas la réveiller... dis la fille au béret en râlant. Son œil droit était rouge et elle le fermait à moitié, mon hypothèse se révélait juste.

Mais j'en avais assez, on avait perdu beaucoup trop de temps, mon estomac protestait. J'attrapai la petite endormie et la portai sur mon dos.

- Bien, maintenant, on va chercher à survivre. Je ne veux aucun commentaire. Et arrêtez de ricaner bêtement vous deux ! dis-je en m'adressant aux jumeaux qui étaient écroulés de rire en me voyant ainsi.

- Mais on a pas d'argent ! fit remarquer le gosse.
- Eh bien ? On a qu'à jouer aux pick pockets ! Et ne me dites pas que vous n'avez jamais fait ça ?! Quand on veut survivre, on n'a pas vraiment le choix !

Mais je suis tombé sur des incapables ou quoi ?! Et ça osent s’appeler des assassins ?! Pff... Je ne suis pas sorti de l'auberge avec des minables pareils... En parlant d'auberge, faudrait en trouver une tant qu'à faire.

Je fis passer la petite sur mon bras gauche et me dirigeai vers le grand boulevard, où j'abordai un homme qui allait certainement travailler :

- Bonjour monsieur !
- Bonjour...? me répondit-il avec un accent légèrement germanique.
- Nous revenons d'une soirée déguisée, qui a beaucoup tardé, je l'avoue. Et nous cherchons un endroit pour dormir...
- Oh, je vois, oui, il y a bien une auberge au bout de la rue.

Je fis un petit mouvement de tête pour faire tomber mon chapeau près de l'homme.

- Oh ! Excusez-moi

Je me baissai pour ramasser mon couvre-chef. En me relevant, je cachai ma main droite grâce à la petite, subtilisant le portefeuille dans sa veste et le mis discrètement dans mon chapeau avant de le remettre.

- Merci beaucoup monsieur.

Je me retournai vers les autres un sourire triomphant aux lèvres :

- Bon. Le monsieur m'a dit qu'il y avait une auberge au bout de la rue. Ramenez-vous.

Quelques minutes plus tard, on atteignit l'"auberge" qui ressemblait plutôt à un magasin de jouets avec ses lumières clignotantes et multicolores qui attiraient vivement l'attention des passants. Le bâtiment s'élevait sur quatre étages. Chaque fenêtre avait des volets peints en bleu foncé.

La fille au béret me prit le portefeuille des mains :

- JE gère les dépenses.
- DONNE-MOI Ç...
- Oh zut...  Avec une enfant sur le dos, tu ne peux pas faire grand chose.

Je la fusillai du regard tandis qu'elle entrait dans l'auberge. Non. Ça ne se passera pas comme ça. Je la suivis à grands pas et passai la porte en bois.

L'intérieur était plutôt sinistre et sentait le moisi, l'alcool, et le graillon, les tables et les chaises étaient faites en bois massif. Il y avait environ une vingtaine de clients. Au comptoir, un homme d'âge mûr prenait négligemment les commandes de la voleuse de portefeuille (et c'est moi qui dit ça...) :

- Je veux quatorze sandwiches jambon-fromage. ordonna-t-elle.
- 14xS au j-f... Et en boisson ?... demanda le barman d'une voix endormie.
- DU LAAAIT !!!

Après un gros dodo, elle est plutôt en forme la gosse pour hurler comme ça... Je commençai à regretter amèrement de l'avoir réveillée, mais au moins, j'avais les mains libres à présent. Je me tournai vers la chapardeuse :

- Maintenant, tu me  rends ce portefeuille.
- Jamais !~ Elle l'agita devant mon nez.
- Si.
- Non !~
- Si.
- Non !~
- Je l'ai déjà.
- Que... QUOI ?! QUAND ??! COMMENT ?!! s'alarma-t-elle.
- Héhé.

Moi-même, je n'en étais par certain mais, pendant quelque instants, elle avait l'air dans un état second, comme si elle était hypnotisée. Évidemment, j'en ai profité pour lui reprendre le portefeuille... Et si c'était mon...
Des cris de rage me firent sortir de mes pensées :

- DONNE ! réclamait toujours  l'ex-voleuse.
- Ze veux mon lait !
- Mais la ferme, bordel ! s'énerva le rollerboy.
- Bon ! Les boissons ! réclama le barman.
- Taisez-vous bande d'abrutis ! criais-je pour les calmer. (sans succès)
- Donc ! Vous commandez ?!

Les jumeaux, qui, jusqu'à présent étaient restés à l'écart pour je ne sais quel motif, finirent la commande :

- On prend deux cocas, quatre jus d'orange et un verre de lait, siouplait ! (les cocas pour nous)
- Qu'est-ce que vous commandez, vous ? Le coca, c'est mauvais pour la santé et le jus d'orange me donne des aphtes ! Prenez-moi du thé. dis-je.
- Euh... C'est qu'on a pas de thé ici...
- Quoi ?! Bande de rustres ! Alors une bière.
- Parce qu'une bière, c'est pas rustre, peut-être ? raillèrent les jumeaux.
- Tenez ! Votre commande ! Allez-vous installer maintenant ! se révolta le barman.

Chacun prit sa part, et on alla s'assoir à une table ronde dans le fond de la salle, à droite, juste à côté de l'escalier en colimaçon qui donnait sur les chambres.
Une fois assis, l'encapuchonné prit la parole :

- Bien, maintenant que nous sommes installés et que nous avons de quoi manger, j'ouvre le dialogue. Mon nom est Xiam, j'ai quatorze ans.

Il se tourna vers la petite fille à sa gauche pour continuer les présentations dans le sens des aiguilles d'une montre :

- Moi, c'est Deph, Deph tout court ! Et j'ai neuf ans dit-elle avec un grand sourire aux lèvres.

Ce fut ensuite mon tour... Mon nom ? Quel était-il déjà... Je me souvins alors du pseudo qu'on m'avait demandé avant la rencontre avec le Diable :

- Jox. Quinze ans.

Je n'avais rien à rajouter.
Vint ensuite le tour de la chapardeuse, qui, avant de s'assoir, avait enlevé son béret, laissant tomber le long de son dos ses cheveux longs ondulés et châtains clairs.

- Je m’appelle Maëlys et... commença t-elle avant de se faire couper par le roller-boy, pour mon plus grand plaisir.

- J'suis Rezzil et j'ai le même âge que toi, Deph, mais moi, j'suis plus mature.
- Et alors ? Je fais ce que je veux, na. C'est pas toi qui va me faire la morale, non mais ho.

Sur  ce, elle but une longue gorgée de lait. Un vrai bébé celle-là...

- Si vous voulez bien... commença un des jumeaux.
- Non, on veut pas. l'interrompais-je ; mais il continua tout de même.
- Nous allons nous présenter également, je suis Keyam et...
- Moi Keyan, dix-huit ans. Nous sommes jumeaux.
- Sans déc', répliqua Maëlys d'un ton agacé, on avait à peine remarqué...
-... et afin de vous facilité la tache pour vous reconnaitre, nous allons nous attacher un bandeau sur la tête. Pour moi, le nœud sera à gauche...
-... et moi à droite.
- C'est bien tout ça, mais il serait temps de "survivre", reprit Xiam. Bon appétit.

Il eu un léger silence pendant deux minutes...

- J'ai faim ! s'exclama Deph.
- T'avais qu'à manger lentement, le Schtroumpf, ricana Rezzil.
- Le Schtroumpf ?! Je suis pas petite en taille d'abord ! T'es trop maichaaaant !!
- Stop ! Taisez-vous ! Je vais chercher un autre verre de lait à la naine. m'interposais-je sans me rendre compte de l'erreur fatale que je venais de commettre..
- La... La... La naine ?... Que... OUIIN !!!...

Elle fut presque immédiatement bastillonnée par les jumeaux qui s'étaient jetés sur elle. Insupportable celle-là...

- Bon, euh... Jox, c'est ça ?... Viens. On va louer les chambres.
- Je t'interdis de me donner des ordres, Maëlys. Ramène-toi.
- Parce que tu m'en donnes pas peut-être ?!

On continua ainsi jusqu'au comptoir. Mais qu'elle ne fut pas notre surprise lorsque le barman nous annonça le prix à payer... :

- 137€
- PARDON ?!
- Vous avez très bien entendu.
- Mais, comment ?!...
- 65€ pour la chambre (qui n'est pas fait pour accueillir sept personnes, mais une seule) ; 35€ pour la pension ; 23€ pour la nourriture ; 3,50€ pour la table ; 4,60€ pour le temps de commande exagéré ; 4€ pour la gosse qui vient de brailler, et 1,90€ pour le service. Je vous conseille vivement d'aller lire le règlement. nous dit-il en nous montrant l'affiche collée sur le mur à l'entrée en souriant.
- Ne vous fichez pas de nous, c'est pas parce qu'on parait encore jeunes qu'on va se laisser avoir. Je me penchai en avant pour le saisir par le col de sa chemise et le tirai vers moi, le soulevant de quelques centimètres du sol.
- Vous allez gentiment nous faire une petite réduction d'au moins 70% et nous donner une chambre adapter si vous tenez à votre misérable vie. le menaça Maëlys en lui montrant la collection de couteaux accrochée sur une plaque aimantée derrière lui. On avait attiré l'attention de tous les clients, un silence gênant régnait. Je reposai lentement l'homme, et il alla chercher une clef de chambre tandis que je déposai deux billets de 20€ sur le comptoir (oui, il manque 1,10€ et non, il ne les aura pas.).

- Chambre 35, deuxième étage à gauche ! cria Maëlys aux autres après que le barman lui ai donné quelques indications avant de sortir prendre l'air.

Alors qu'on s'apprêtait à les rejoindre mais je remarquai que la salle s'était vidée. Et merde... Cette situation ne devait jamais se reproduire. On avait beaucoup trop attiré l'attention. Il faudra rester d'avantage sur nos gardes à partir de maintenant. Je montai rapidement les marches en bois ciré qui grincèrent, ce qui n'était pas si mal d'ailleurs : on pourra surveiller les allées et venues durant notre séjour.

Soudain, j'entendis un "BOOOOOOOOOM" qui résonna dans tout le bâtiment. Je couru, suivi de Maëlys, jusqu'à la chambre qui nous était attribuée.

- Qu'est-ce que vous avez foutu bande de crétins ?! criais-je.
- Rien, c'est Deph. répondit Xiam d'un ton blasé.
- On l'a narguée sur sa taille et... commença Keyam.
-... elle a défoncé la porte... finit Keyan.
- C'est quoi cette enragée ?... commenta Rezzil.

Je regardai la porte d'entrée étalée au sol. Évidement que la ptite a réussi à l'ouvrir ! Le bois était à moitié pourri. J'avais de plus en plus de mal à croire que cette auberge était légal.
J'entrai en premier, suivis des autres. L'intérieur n'avait subit aucun dégât (j'aurai tué la petite autrement). C'était même assez mignon, dans le style rupestre. Deph avait prit un oreiller qui était sur un des lits dans la chambre et s'était allongée par terre... Cherchez l'erreur...

- Bon, on va éviter de la réveiller. Au moins, là, elle nous laisse tranquille. dit Rezzil.
- Non. Il est temps d'ouvrir le rouleau, objecta Xiam.
- Quel rouleau ?! s'exclamèrent les jumeaux soudainement intéressés.
- Celui-là. répondit-il en le sortant de sa poche.
- Debout ! cria Maëlys en secouant la paresseuse.
- Mmh...? Veux dormir moi...
- Bon, ouvre-le.
- Oui.

Il enleva le sceau et déroula soigneusement le rouleau :

Gang Deimter,            

Vous êtes à présent répartis en gang. Vous allez connaître la raison pour laquelle j'ai pris votre mémoire.

Vous êtes des meurtriers. Vous devrez retrouver le nom de votre principale victime. Pour cela, il va falloir tuer les  membres des autres gangs, sachant que vous ne vous souvenez naturellement pas de leurs visages.

Vous vous en êtes sûrement rendus compte, vous avez tous perdu l'usage d'un œil,  mis à part une personne. Celui-ci sera le leader de votre gang.

Quant aux Taïks, ils se déclareront avec le temps. Pour vos armes, vous les recevrez dans peu de temps.

J'ai pris la peine de rajouter une difficulté au défi :
Je ne vous ai pas renvoyé dans votre pays natal.   


    Au plaisir de vous recevoir en Enfer                  


                                        
   Récapitulons :

Nous sommes le gang  Deimter. Nous allons devoir retrouver le nom de la principale personne que nous avons tué. Pour cela, nous devons exterminer les autres gangs. Dans le but de nous donner nos Taïks, Satan a utilisé un de nos yeux, c'est donc le revers de la médaille. Xiam les a toujours, de plus le blanc de ses yeux est devenu noir. Il est donc le leader... Pff... C'est irritant d'avoir un gamin comme chef. Il ne semblait ni surpris, ni affecté par cette nouvelle. Jusqu'à présent, j'avais mené la troupe et ne s'en était jamais mêlé. Je commence à me poser de sérieuses questions sur la manière de sélectionnée de Satan.
 Sinon, pour mon Taïk, il a commencé à se déclarer ce qui n'est pas si mal. L'arme, ça pouvait encore attendre.
Quant à la difficulté rajoutée, nous ne savions toujours pas où nous étions.

Le message nous avait tous laissé perplexe.


Blanc.

mercredi 4 septembre 2013

PHASE 1


PHASE 1 : Le défi


Nous étions environ une cinquantaine, voir plus, dans ce lieu enflammé. Sa silhouette passait entre nos rangs. Nous devions tous avoir entre huit et vingt-cinq ans, plus ou moins. Pourtant, même chez les plus jeunes, aucun n’avait l’air apeuré ou ne montrait le moindre soupçon de crainte. Comme s’ils avaient déjà vu bien pire.

Moi, oui.
Un sol craquelé s'étendait à nos pieds. L'air irritait nos poumons et la chaleur que dégageait ce lieu était presque insupportable.
Je me concentrai et restai imperturbable, en me remémorant brièvement la situation.
Je venais de triompher. J'étais fier. Et soudain, sans explication, pas le moindre malaise, pas un seul trouble, je m'étais retrouvé tout simplement ici.

Ici, oui. Ici, et maintenant, je serai Xiam.


Il y eu un crépitement, puis, sept d’entre nous partirent en fumée, leurs cendres flottaient dans l’air et leur derniers cris de douleur résonnèrent brièvement. Pas un seul d’entre nous ne prit une expression de surprise.

Sa silhouette s’arrêta et revint devant nous avec un large sourire qu'on pouvait distinguer grâce à une fine fente rouge sur son visage. Un sourire machiavélique, satisfait :

‹‹Vous ignorez toujours la raison de votre présence dans ce monde. Permettez-moi de vous éclairer sur la question. ››

Sa voix était glaciale et s'encrait dans mon crâne. Je fût assez étonné que même lui parlait la langue universelle.

‹‹Vous êtes, comme les mortels le disent, en Enfer. Vous devinez donc certainement mon identité. ››

Le Diable. Il avait épargné seulement ceux qui l’avaient compris.

‹‹Vous vous trouvez donc ici à ma demande. Chacun d’entre vous possède quelque chose qui m’intéresse, un passé et un présent de meurtrier. ››

Ses dernières paroles se gravèrent dans ma mémoire. Nous avions tous déjà vu bien pire.

‹‹Je vais donc me permettre de m’occuper de votre avenir. Vos actes jusqu’à présent ont étés reconnus comme parfaitement accomplis, sans lâcheté, sans remord. En somme, je n’ai rien à redire. Mais je vous ai naturellement jugé par rapport à votre âge bien entendu. ››

Il avait reconnu mon triomphe. C'était un véritable honneur. Une vague de satisfaction s’empara de moi alors que je me rappelai que je n'étais pas le seul à avoir été choisi. Je fronçai légèrement les sourcils en me demandant comment s'y était pris les autres pour se retrouver là. Mon plan était parfait et a eu une réussite complète. Comment toutes les personnes réuni autour de moi pouvaient être considérés comme mes égaux aux yeux de Lucifère ?
Je senti peu à peu une haine monter en moi. Une haine crépitante, semblable à ce que j'avais ressenti précédemment. Plus ponctuer. Plus évidente. Plus précise.

En l'espace d'un instant, l'atmosphère devînt lourd et pesant. Le ton de sa voix était plus strict qu’auparavant. 

‹‹Le but de ce rassemblement n’est autre que de vous imposer une sorte de défi, où votre vie sera mise en jeu. Mais au cas où vous refuserez de le relever, vous aurez l’honneur et le privilège de mourir de ma main dans d’atroces souffrances. Ma proposition est claire. Je vous disperse aux quatre coins du globe, par groupe de sept après vous avoir soigneusement effacé la mémoire. ››

Pour la première fois depuis le début de la conférence, nos visages changèrent d’expression : une incompréhension générale régnait.
Moi même, je ne m’y attendais pas. Il est vrai que l'on se doutait bien qu'il n'allait pas nous garder ici indéfiniment. Mais de là à nous regrouper par sept et nous effacer la mémoire... Ça n'avait aucun de sens.
‹‹Cependant, reprit-il, je vous accorderais le droit de me commander une arme. Qu’elle soit imaginaire ou non, peu importe. On vous la forgera. Par ailleurs, je vous ferais également don d’un Taïk, ce qui équivaut à une sorte de pouvoir sans conséquence physique en langue Démoniaque. Alors, que choisissez-vous ? ››

Ses paroles nous laissèrent sans voix. Pourquoi nous remettre tant de pouvoir ? Il avait souligné le fait qu'il n'y aurait pas de conséquence physique... Y en aurait-il de moral, alors ?

Une voix s’éleva derrière moi et me sorti de mes réflexions :

‹‹Je relève le défi.››

C’est un garçon brun qui avait prononcé ces paroles, un sourire mauvais aux lèvres.
Il était assez grand, un mètre soixante je dirai, et portait des vêtements peu banals : un chapeau haut-de-forme noir et un manteau marron foncé, long, ouvert, munit de deux ceintures qui pendaient sur le côté.

Des chuchotements commencèrent à s’entendre, mais deux les dominaient :

‹‹Pff… C’est d’ta faute, il nous a devancés !
- Et alors ? Qu’est-ce qu’on attend ?! ››

Des jumeaux. Vu leurs tailles et la formes de leurs visages, je leur donnerai entre dix-huit ou dix-neuf ans.Ils avaient les mêmes vêtements de baroudeurs, t-shirt rouges et pantalons amples, marrons clairs, munient de nombreuses poches. La seule différence notable entre eux était leurs yeux vairons.
En voyant leur air ahuri, il était difficile à croire qu’ils avaient pu commettre un meurtre par le passé.
Ils dirent d’une même voix :

‹‹Bon, ben, on est partant alors !››

Le garçon au chapeau les regarda de haut.
Le Diable intervint :

‹‹Bien, navré de vous décevoir, mais je ne vais pas attendre que chacun m’informe personnellement de sa participation ou non. Que ceux qui n’y adhèrent pas fassent un pas en arrière ! ››

Je vis alors apparaitre derrière la petite fille devant moi un gouffre profond. On n'en voyait pas la fin. Je compris alors que si je faisais le moindre pas en arrière, je me ferai inévitablement aspirer. Mais de toute manière, je n'en avais pas l'intention. Je comptai bien relever ce défi. A présent, mon objectif était de connaitre les critères. Quant à la fille, elle devait probablement avoir seulement neuf ans. Un meurtre, à cet âge, ce n’était pas croyable.

Comme toutes les personnes qui se trouvaient ici. Nous avions tous l’air d’enfants parfaitement ordinaires et innocents, pourtant, nous avions tous une soif de sang incontrôlable enfouie au fond de nos âmes.

Soudain, tout devint flou, je ne voyais plus que des silhouettes s’écrouler les unes après les autres, Je vacillais sur le côté, à peine conscient. Une main se posa sur ma tête.

Noir.

Bonzour ! (Préambule)

        Bonzour ! Bonzour !

Moi, c'est Saki ! Z'ai 14 ans et bientot 15 le 24 septembre ! 

Je suis un peu gamine (ok, je suis trèèèèès gamine) et j'aime bien inventer des pitites histoires.
 Et comme la dernière histoire que j'ai inventé est assez bien et que mes amis m'encouragent à la continuer et à la développer... Bah j'ai décidé de la faire partager ! *o* 
Je remercie Arkheis (que moi j'appelle Kheisou) pour m'avoir aidé à créer un blog parce que oui, je savais pas faire. ç.ç

Je préviens que même si j'adore écrire des histoires et que je veux la mettre sur un blog, mon niveau d'orthographe reste néanmoins... Lamentable... Et je m'en excuse ! >.<

Donc si vous voyez la moindre faute d'orthographe, n’hésitez pas à me la signaler ! 
Car non seulement un texte sans fautes est plus compréhensible et agréable à lire, mais en plus ça m'aide à m'améliorer ! *-*

                                                                Voili voilou ! Place à la pitite histoire !
                       


Préambule :

Ils sont des millions, voir des milliards et je n'en choisirai qu'une poignée.
Quarante deux, pour être précis, participeront. Mais un seul aura le privilège parmi cette sélection.
Je les répartirai de façon à créer un mémorable spectacle.

Après les ai vus évolué dans ce monde pendant quelques années, il n'y avait plus l'ombre d'un doute.
Cet univers qui, depuis deux cents ans, s'est battu pour l'égalité et la communication.
En deux cents ans, ils avaient centré l'évolution de leur société sur ces objectifs.

Malheureusement pour ces hommes, les critères que je recherche sur mes candidats, eux, n'ont pas été infectés par ces méprisables changements.
Des critères basés sur l'âge, la réussite du projet, la volonté, et les conséquences que cela engendraient.

Tout allait bientôt être prêt.

Deux cents ans s'étaient enfin écoulés depuis la dernière fois. Je m'étais décidé à désigner les quarante deux et je leur ferai évidement oublier chaque détail concernant leurs actes sanguinaires. Alors...

Le Défi commencera.